Dessoy:Rite de passage,Cycle de vie et Changement discontinu

En collaboration avec Véronique PAUSS, psychologue, psychothérapeute à la “Ferme du Soleil”, formatrice en thérapie systémique, assistante à l’Université catholique de Louvain,
Catherine COMPERNOL, psychologue, psychothérapeute à la “Ferme du Soleil”, formatrice en thérapie systémique et Anne COURTOIS, psychologue, psychothérapeute familiale, assistante à l’Université catholique de Louvain`

Article paru dans la revue Thérapie familiale, Genève, 1996, vol. XVII, n°4, pp. 487-505.

Par principe, la pragmatique de la communication a ignoré la question du temps et de l’histoire pour se concentrer sur celle de l’ici et maintenant en s’opposant à la psychanalyse dont elle dit, à tort, qu’elle ne s’intéresse qu’aux origines de la maladie. La plupart des systémiciens se sont inscrits dans cette perspective sans en faire néanmoins leur credo, si l’on excepte les disciples actuels de l’école de Palo Alto, ceux de J. Haley et de M. Erickson proches d’une pratique comportementale.

Mais depuis quelques années, la question du temps se pose avec une insistance croissante. Déjà en 1963, A. J. Ferreira l’introduit en donnant une définition du mythe familial qui inspira bon nombre de systémiciens (malgré la volonté de P.Watzlawick d’ignorer cette référence aux croyances et à l’histoire).

Très récemment, nous avons présenté une organisation du “milieu humain” (1, 2) structuré par trois foyers organisateurs. [1] Un de ces foyers, les croyances, implique une dimension temporelle en conjonction directe avec l’histoire intergénérationnelle de la communauté ; nous avons décrit l’intérêt thérapeutique de concevoir la famille, comme l’institution, selon cette perspective (3).

L’évolution de la systémique européenne se poursuit aussi à travers un dialogue avec les psychanalystes de la famille qui eux-mêmes tirent profit de certains concepts systémiques. I. Borzomenyi-Nagy en est l’exemple lorsqu’il ouvre résolument la perspective en direction de l’intergénérationnel. Sans doute, ces compénétrations se sont-elles faites au gré des besoins de la clinique quand, par exemple, la pratique de la “thérapie brève” s’avère insuffisante et qu’un recours à l’histoire s’impose.

Il y a peu, la question du temps se posa dans notre pratique de la psychothérapie institutionnelle à la “Ferme du Soleil” [2] où, avec V. Pauss, C. Compernol et C. Piqueray, nous avons tenté de concevoir le traitement en institution comme un temps particulier rythmé par un large rite de passage.

L’intérêt de concevoir de la sorte le travail en institution réside dans le fait que le rite offre une ligne de conduite thérapeutique générale, des repères, des bornes et des projets centrés à la fois sur la personne en demande de changement…

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