Dessoy : Vers une organisation du milieu humain 1ère partie

VERS UNE ORGANISATION DU MILIEU HUMAIN

I. DE L’INTERET DU CONCEPT DE “MILIEU” EN PSYCHOTHERAPIE INSTITUTIONNELLE ET EN APPROCHE SYSTEMIQUE [1]

I. LE MILIEU INSTITUTIONNEL

"La psychothérapie institutionnelle, de quoi s’agit-il ?"

Voici une question que se posent de bonne foi beaucoup de jeunes professionnels travaillant en institution. En effet, le concept est quasi tombé en désuétude, de même qu’ont disparu les puissantes motivations qui, aux alentours des années 70, mobilisèrent dans sa direction les animateurs des petites institutions pour enfants gravement perturbés. Ce n’est pas que cette forme de thérapie n’existe plus, beaucoup d’institutions s’en réclament encore, et ce même si certaines ont mis en exergue une "vitrine" derrière laquelle on devine qu’il se pratique un traitement pointu tel qu’une approche essentiellement intrapsychique du malade, une approche psychosomatique ou encore une approche qui s’annonce exclusivement "systémique". La question qui ne cesse pourtant de se poser est celle d’une articulation pertinente entre une perspective (bio-) psychologique et une perspective sociétale. Les pionniers de la psychothérapie institutionnelle ont d’ailleurs toujours insisté sur cette nécessaire articulation, eux qui, avec François Tosquelles, comparaient le dynamisme de l’institution à l’articulation des deux jambes qui assurent la marche : une jambe se réfère à la psychanalyse, l’autre au milieu institutionnel lui-même. Cette psychothérapie institutionnelle est inaugurée par Tosquelles dès 1940 à St Alban (Massif Central).

1° La psychothérapie institutionnelle

Les promoteurs de la psychothérapie institutionnelle ont décrit les différentes formes qu’elle pouvait prendre. Mais parce que la richesse de leur écrits se laisse difficilement circonscrire, c’est l’esprit plutôt que la lettre qui inspira la création de petites institutions en faisant de chacune d’elles une réalisation originale. Elles partagent néanmoins toutes un tronc commun : la création d’un “lieu de vie” qui articule, selon le précepte de Tosquelles, une action d’inspiration psychanalytique centrée sur l’enfant avec une gestion permanente du milieu de vie. Dans ce milieu, l’accent est principalement mis sur la satisfaction des besoins de l’enfant et sur la qualité du contact avec l’adulte à tous les moments de la journée : le lever, les repas, les bains, le coucher et tous les autres moments qui réunissent adultes et enfants. La qualité du contact est primordiale : elle doit se réaliser dans une ambiance propice à susciter la confiance de l’enfant en notre humanité Bruno Bettelheim, 1961). Dès lors, les qualités humaines et professionnelles de l’ensemble du personnel sont les conditions sine qua non de la bonne conduite de cette thérapie institutionnelle qui, pour…

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