Hasevoets : Impacts psychologiques des séparations conflictuelles sur les parents Le syndrome du « rêve brisé »

Impacts psychologiques des séparations conflictuelles sur les parents : le syndrome du « rêve brisé »

Yves-Hiram Haesevoets

“Une vie de couple épanouissante implique un travail sur soi-même, un abandon de ses trop grandes certitudes qui paralysent dans des attitudes de domination ou de fermeture face à ce que pourrait devenir la relation.”

Jacques Salomé

Argument : Syndrome du « rêve brisé

Entre guerres et paix, entre la vie et la mort, l’existence est égrenée de bonnes ou de mauvaises expériences, de rencontres plus ou moins agréables, d’accidents de parcours, de situations toxiques et dramatiques, de réconciliations, de perte, d’abandon, de ruptures, de séparations et de conflits, etc.

Dans nos sociétés (dites évoluées), la séparation (le divorce) est à la source de bien des déboires. Ce phénomène sociétal se trouve en constante augmentation et occupe le haut du pavé. Le désarroi provoqué par une séparation, contamine de plus en plus la structure de la famille moderne et perturbe le fonctionnement psychologique des enfants, mais également celui des parents. Même si chaque situation est différente et qu’il semble aventureux d’établir des généralités, la séparation implique toujours des conséquences, non seulement chez l’homme et la femme qui se séparent, mais également et surtout chez l’enfant qui subit les effets de cette rupture. Selon les cas de figure, ces conséquences varient en intensité et connaissent des développements très variables. Les conséquences à court, moyen et/ou à long terme préoccupent de plus en plus les intervenants médico-psychosociaux, les cliniciens, les thérapeutes systémiques, les médiateurs, les juristes et les (psycho)thérapeutes d’enfants.

Au plan clinique, les effets délétères d’une séparation problématique recouvrent parfois des caractéristiques psychopathologiques sévères, impliquant des processus d’aliénation/de conditionnement, voire de désespérance. En recrudescence considérable, la dynamique de séparation est bien plus complexe que ne le montrent certaines apparences ou représentations.
Bien souvent, la séparation n’a pas été pensée, ni même anticipée. Après une rupture entre deux personnes, les litiges, les ressentiments et les déceptions s’entremêlent aux procédures, pas toujours amiables. Au plan judiciaire, les parties engagées exposent non seulement tout leur désarroi, mais également une part de leur personnalité jusque-là sous contrôle ou refoulée. Plus affranchies ou percutées de plein fouet, les individualités sont plus marquées, avec des notes narcissiques plus colorées et des blessures psychologiques plus apparentes. Certains aspects plus morbides refont surface. Au plan symptomatique, l’impact de la si¬tuation sur les différents protagonistes reste donc considérable.

Ces situations complexes et belliqueuses, parfois pathologiques, dépendent moins du caractère et du seuil de tolérance de chacun, du crédit de confiance mutuel et de la conflictualité interpersonnelle, que des liens qui se tissent entre les protagonistes. Les conflits et les nombreuses vicissitudes engendrées par une séparation atteignent de plein fouet les personnes concernées, les enfants en particulier. Dans certaines situations particulièrement conflictuelles, les jeux d’influences, les loyautés divisées et les coalitions malsaines produisent des processus délétères comme l’anéantissement personnel de l’ex-partenaire,…

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