Réflexion acoustique, pensée musicale et psychothérapie

Résumé

Jacques Miermont, psychiatre et thérapeute familial, se livre à une exploration subtile de la corrélation intriquée entre la pensée acoustique, la pensée musicale, et la psychothérapie. Il énonce que "la musique constitue une interprétation mentale des phénomènes acoustiques", exposant avec une clarté méticuleuse les liens profonds entre les résonances sonores, corporelles et mentales, ainsi que les subtilités de la synchronisation et de la désynchronisation avec le monde environnant. Son itinéraire personnel, entaché par une crise en janvier 68, a tracé la voie vers la médecine au détriment de la musique, bien que son attachement à cette dernière perdure.

Dans l’examen de la psychothérapie, Miermont, d’un ton provocateur, remet en question l’importance du langage, arguant que, pour certains patients, "le langage peut même frôler la menace". Il cite un cas impliquant des frères psychotiques lors d’une consultation familiale, marqué par la délicate décision de placer leur mère en maison de retraite. L’observation perspicace de la dynamique familiale incite Miermont à souligner que "la compréhension de ces phénomènes acoustiques peut s’avérer cruciale dans le contexte thérapeutique", mettant en exergue les vocalisations intenses en tant que forme d’expression d’une portée profonde.

Le cheminement exploratoire de Miermont se poursuit avec une analyse méticuleuse des phénomènes perceptifs, sensoriels, et expressifs, faisant écho à la formulation du Big Bang. Il établit de manière ingénieuse un parallèle captivant entre le Big Bang, souvent associé à une explosion lumineuse, et la référence à un phénomène sonore, soulignant l’incorruptibilité de nos oreilles face aux fracas des explosions thermonucléaires du soleil grâce à la transmission auditive.
Il aborde ensuite le rôle fondamental des expériences sonores dès la vie intra-utérine, élevant les balancements rythmiques, les battements cardiaques, et autres stimuli sonores au rang d’éléments archaïques et fondamentaux dans le développement embryonnaire. L’orateur met en relief le cri du nourrisson en tant que signal puissant de besoin et de séparation, initiant ainsi la régulation émotionnelle. L’exploration experte de la diversité des vocalisations dans le règne animal, marquée par l’importance cruciale de ces manifestations dans la signalisation du danger, de l’amour, et de l’agressivité, est habilement connectée par Miermont au développement émotionnel, soulignant la prépondérance de la dimension vocale sonore bien avant la reconnaissance visuelle entre la mère et l’enfant.

Enfin, Jacques Miermont aborde la vocalisation humaine comme un vecteur complexe pour signaler le plaisir, la détresse, la souffrance, et les besoins divers. Il explore le lien sophistiqué entre la vocalisation, les émotions, et la régulation psychosensorielle, illustrant avec finesse comment la musique, en tant que véhicule esthétique, peut représenter les phénomènes d’oscillation, de résonance, et d’interférence propres aux systèmes dynamiques. Il suggère que la musique agit comme une caisse de résonance, enrichissant les messages familiaux et rendant la transmission du sens plus intelligible, contribuant ainsi de manière déterminante à la thérapie.

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La première partie(soit à peu près trente minutes) de la transcription de la conférence se trouve ci-dessous :

Ce dont je souhaite vous parler, c’est, au fond, peut-être : réflexion acoustique, pensée musicale et psychothérapie.
Parce qu’on verra que la musique, c’est déjà une interprétation mentale des phénomènes acoustiques, c’est déjà une construction que nous faisons de toute une série de processus.
Qui, là alors, peuvent être très directement relié, j’essaierai de vous vous montrer enfin de vous en donner peut être une petite idée. Les résonances sonores et les résonances du corps, les résonances de notre esprit, la résonance du monde dans lesquelles on vit et vis-à-vis desquelles nous sommes plus ou moins synchronisés. Là, je viens de vous parler d’un certain nombre de petites désynchronisations personnelles, mais c’est justement pour dire à quel point nous passons notre temps à être dans des phénomènes de synchronisation et de désynchronisation, de nous-mêmes face au monde qui nous entoure et que ça, c’est le problème, je ne dirais alors pas seulement d’acoustique,…

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