Rousseaux : L’alcoolique en famille – Dimensions familiales des alcoolismes et implications thérapeutiques. JP Rousseaux, Blandine Faoro-Kreit, Denis Hers

L’alcoolisme est par définition complexe car il implique pour l’individu divers aspects biologique, génétique, psychologique, familial et socio-culturel. Dans cet ouvrage, c’est la dimension socio-familiale qui est mise en lumière. En effet, toute notre société promeut le bon usage de l’alcool et les familles sont amenées à le transmettre. Ainsi, il est intéressant de questionner les relations qu’entretiennent l’alcool, la société, la famille et l’individu.
Le patient alcoolique a la particularité de mettre les équipes thérapeutiques en échec et le partenariat permet de leur éviter de se résigner, de tenir la durée. Le patient pouvant également retrouver sa dignité parce que les thérapeutes restent présents à ses côtés, même si son assuétude n’est pas réglée.

Partie 1 : Alcoolisme et Famille

1) De l’apport psychanalytique à l’apport des thérapies familiales (JP Rousseaux)

L’apport psychanalytique

Selon Freud, l’alcool permet de diminuer le déplaisir par l’anesthésie de la souffrance et d’augmenter le plaisir par substitution pulsionnelle. Dans l’alcoolisme, il n’y aurait pas de refoulement.
Selon Lacan, la position de l’alcoolique est en lien avec le contexte familial.
Trois éléments sont retenus (J. Clavreul 1959)
  L’alcoolique se trouve pris entre deux positions identificatoires : dans l’ivresse l’alcoolique est gonflé de toute-puissance (pôle du Moi Idéal) tandis que dans l’abstinence, il promet tout ce qu’il imagine être attendu de lui (pôle de l’Idéal du Moi). Aucune de ces positions n’est tenable et l’une comme l’autre ne peut qu’amener le renversement dans le contraire et ainsi dynamiser le rapport au conjoint.
  L’alcoolique nie l’évidence, ce qui signifie qu’il peut prendre une position critique face à ce que l’entourage veut lui imposer. La dénégation permet à l’alcoolique une prise sur l’image qu’il donne de lui-même.
  Le mariage alcoolique ne permet pas d’échanges mais une succession de victoires entre l’alcoolique et son épouse dans les temps d’abstinence ou d’ivresse.

Dans les groupes de prise en charge des familles qui se développent sur cette position, l’alcoolisme est vu comme une maladie incurable : le membre alcoolique se déclare incapable de boire socialement et le membre familial se dit…

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