Thurin : Approche psychanalytique et approche systémique

Approche psychanalytique et approche systémique

de Jean-Michel Thurin, Monique Thurin (2010)

Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux 2010/2 (n° 45), pages 67 à 89

Dans son article, « La systémie, une approche efficace », Rouff (2007) situe le postulat de départ de l’approche systémique dans le fait qu’une grande partie des difficultés ou des troubles d’une personne s’origine dans un dysfonctionnement de l’ensemble des relations et des processus de communication qui la concernent.

Pour le systémicien, l’individu seul ne se conçoit pas. Dans un contexte déterminé, un individu est toujours en interrelation avec l’environnement et avec les autres membres du groupe.

La systémie ne s’attache pas directement au symptôme mais tente d’identifier et de modifier le contexte dans lequel il s’inscrit. La famille est le système privilégié d’études systémiques. Tout y est porteur de sens. Toutes les actions, tous les comportements sont considérés comme des entrées apportant une modification à l’ensemble des relations du groupe familial. Le principe de totalité induit que le comportement de chaque membre est lié aux comportements de tous les autres et en dépend directement.

Si l’on se réfère à cette courte présentation et aux commentaires sur la modernité qui l’accompagnent, l’approche systémique semble être aux antipodes de l’approche psychanalytique.

La psychanalyse ne situe pas son action sur le contexte. Elle accorde une place centrale à la vie psychique de la personne en considérant qu’elle intervient directement dans les relations qu’elle entretient avec les autres et avec elle même.

De ce fait, même s’il est impossible de dissocier la personne de son milieu actuel et de négliger le rôle essentiel de la famille dans la construction de ses premiers rapports sociaux et de sa personnalité, son individualité reste néanmoins déterminante dans les rapports qu’elle entretient avec les autres. C’est à travers la compréhension des complexes (rivalité, envie, etc.) qui ont participé à la structuration de cette individualité et l’analyse du transfert qui l’exprime dans la cure, qu’il est possible de libérer les rapports interpersonnels de leur caractère « névrotique ».

C’est en considérant les conditions qui sont intervenues dans le développement de l’identité et qui ont pu contribuer à sa fragilité, qu’il est possible de réamorcer un processus développemental qui…

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