Matteo Selvini : Douze dimensions pour orienter le diagnostic systémique

Douze dimensions pour orienter le diagnostic systémique

Traduction de Dominique Wathelet

Résumé

Préambule général

Par diagnostics systémiques il est question de ces évaluations provenant de deux éléments fondamentaux :

1. La connaissance des faits de base de l’histoire du patient et de sa famille. Ces faits de base sont les éléments essentiels, immédiatement nécessaires pour situer la description d’un problème (acte initial de toute consultation) : il s’agit des décès, des séparations, de la composition de la famille, des différences d’âge, de l’ordre des naissances, des maladies graves, etc…Je me réfère ici aux informations les plus macroscopiques, celles les plus chargées d’évidences qui sont dès lors les moins sujettes à interprétation.

2. L’observation dans l’ici et maintenant de la manière dont la famille se raconte ; aussi bien entre eux dans l’intimité qu’en présence du professionnel avec lequel elle entre en contact.

Par définition donc le diagnostic systémique proprement dit, se base surtout sur la possibilité d’observer en direct l’interaction d’une famille dans la salle de thérapie, même si parfois les témoignages des intervenants qui entrent systématiquement en contact avec chacun des membres de la famille (d’autres psychothérapeutes, médecins, éducateurs, enseignants, assistants sociaux, etc…) sont également utiles.

Le diagnostic systémique évalue l’ici et maintenant de la famille (l’aspect synchronique) même si, comme nous l’avons vu, il prend en considération certains faits marquant l’histoire personnelle et familiale (aspect diachronique).

En cela il se différencie d’un autre système diagnostic relationnel bien connu : le tri générationnel qui se focalise au contraire sur l’histoire et sur les processus de transmission de traits de personnalité et des comportements, au travers des générations.

Il s’agit d’une autre racine essentielle de la tradition de la thérapie familiale, évoquant les travaux de pionniers tels que Litz (1963), Bowen (1978), Framo (1992) etc qui ont parlé de transmission de l’irrationalité, d’indifférenciation, etc … ; citons également l’ensemble de l’abondante littérature sur les cycles tri générationnels (de l’abus sexuel par exemple, du pouvoir matriarcal, ou de la dépendance à l’alcool, etc…).

L’évaluation tri générationnelle s’amorce par la réflexion sur le type d’enfant que le parent a été. Et tente de comprendre quels ont été les modèles qu’il/elle a eu l’occasion d’intérioriser.
S’est-t-il identifié à un parent violent ? A-t-il été le pitre , qui a réanimé un couple déprimé ? A-t-il tenté d’éluder une situation difficile en ne pensant qu’à lui-même ? Les considérables variabilités de conduites avec laquelle la personne que nous rencontrons en qualité de parent, aura vécu et élaboré sa position d’enfant, auront assurément une influence décisive sur son identité globale et de toute évidence sur sa…

Pour avoir accès à ce contenu et à des centaines d’autres articles, vous devez faire une demande d’inscription.

Je m’inscris

Si vous avez déjà un compte, connectez-vous à l’aide de ce formulaire.