326 places disponibles à ce jour.
Le débat actuel autour de l’éducation positive, des violences éducatives ordinaires et de la maltraitance crée beaucoup de confusions. Les professionnels ne sont pas tous d’accord sur les différentes définitions.
Les parents ne savent plus que faire : dire « NON » à son enfant est-il vraiment source de traumatisme ? Lui demander de prendre du temps (à partir de 5 ans- time-out) dans sa chambre pour réfléchir à ses émotions et ses comportements constitue-t-il une maltraitance ? Comment le cerveau des enfants fonctionne-t-il ? Comment intègrent-ils la loi ? De quoi ont-ils besoin en termes de limites ? De quels genres de limites parle-t-on ? Et qu’est ce qui fait limite ?
Au vu de nos consultations actuelles, l’absence de limites génère des troubles comportementaux et des troubles de l’attachement chez les enfants. En parallèle, les parents viennent de plus en plus consulter pour un burn-out parental, lui-même source possible de maltraitance.
Ces deux journées visent à faire le point sur l’état actuel de nos connaissances concernant les besoins de sécurité et de limites chez les enfants. Elles aborderont également les violences éducatives ordinaires qui, sous prétexte de poser (mal) des limites, obèrent les possibilités de développement des enfants et débouchent sur des symptômes.
De même, l’impact des maltraitances vécues enfant sur la vie adulte sera analysé.
JEUDI 15 JUIN 2023
9h – Ouverture du colloque
9h15 / 9h45 - Myriam CASSEN « L’Institut Michel de Montaigne : 30 ans de rencontres, de cheminements intellectuels et d’évolutions cliniques »
Psychologue clinicienne, Thérapeute familiale et de couple, Addictologue, Spécialiste du burn-out parental, Directrice et Fondatrice de l’Institut Michel Montaigne.
9h45/10h45
Patrick BORDEAUX « Les conséquences multi-systémiques des traumatismes de l’enfance et de l’adolescence »
Professeur agrégé de psychiatrie clinique, Département de psychiatrie et neurosciences, Faculté de médecine, Université Laval, Québec, Canada
Les objectifs de cette présentation seront multiples : Détecter les expériences traumatiques de l’enfance
Reconnaître les pathologies physiques et mentales qui peuvent résulter de ces traumatismes. Proposer des approches pharmacologiques et non pharmacologiques qui peuvent corriger ou atténuer les conséquences physiques et mentales de ces traumatismes.
Pause : 10h45/11h15
11h15/12h15
Maurice BERGER « Les séparations très conflictuelles des parents : une forme de maltraitance sur enfant ? »
Ancien chef de service en pédopsychiatrie au CHU de Saint-Etienne et ex-professeur associé de psychopathologie de l’enfant à l’Université Lyon 2. Co-organisateur du DU « Expertise légale en pédopsychiatrie et en psychologie clinique de l’enfant » à l’Université Paris-Cité
Un couple avec un enfant se sépare, où l’enfant va-t-il habiter ? Quelles modalités de garde envisager pour l’enfant né d’un « non couple », c’est-à-dire de parents qui n’ont jamais vécu ensemble ? Comment comprendre qu’un enfant de parents séparés refuse le contact avec un de ses parents sans recourir au concept simpliste et erroné de syndrome d’aliénation parentale qui aboutit à des décisions catastrophiques ?
Lorsque ces situations sont fortement conflictuelles, l’enfant est soumis à une véritable maltraitance psychologique qui peut générer des troubles ou y participer. Il est en particulier nécessaire de préciser ce qu’est un conflit de loyauté, terme trop utilisé comme « fourre-tout », de le différencier des processus d’emprise, et d’évoquer les enjeux d’appartenance et de possession.
Pause déjeuner : 12h15 /14h
14h/15h
Antoine GUEDENEY « Un bébé n’attend pas (la résolution des conflits parentaux, dixit Fraiberg), un adolescent non plus »
MD, PhD, Professeur émérite Université Paris - Cité CESP Inserm U 1178 ‘Développement et affect’, Sorbonne Paris Cité LPPS, EA 4057, COBTEK Nice Sophia Antipolis.
Le thème du colloque, « l’état de nos connaissances sur le Besoin de sécurité et de limites chez les enfants » m’a fait penser à un rapprochement qu’avaient fait il y a longtemps Pierre Mâle et Alice Doumic Girard entre les bébés et les adolescents. En inventant la thérapie conjointe Mâle et Doumic ont montré que bébé et adolescents ne peuvent s’aborder que d’une façon active, empathique, informée sur les spécificités de chaque période, et en alliance avec les parents. Ces vingt dernières années ont aussi apporté des changements considérables dans notre façon de concevoir le développement psychologique, dans ses diverses dimensions, communication intersubjective, collaboration, mentalisation, attachement, langage, régulation émotionnelle, mémoire, tant chez le bébé que chez l’adolescent. La prise en compte de l’épigénétique modifie toutes les perspectives et conduit à de nouvelles versions du toujours mystérieux développement de la psychopathologie. Par exemple, chez le bébé, le paradigme du visage immobile et du défaut de réparation des erreurs de synchronisation apparait pertinent pour rendre compte de la psychopathologie précoce, avec le retrait relationnel comme premier mode défensif ; chez l’adolescent, le ‘Developmental Gap’ rend compte de l’apparition de certains troubles à l’adolescence, mais ce qui n’a pas été pris en compte dans la petite enfance en termes de sécurité, de limites mais aussi d’exploration revient alors en force. Mais le point commun le plus fort reste le besoin de sécurité à partir duquel l’exploration se développe. Les deux instincts sécurité d’un côté curiosité maîtrise de l’autres sont aussi puissants à un âge comme à l’autre, et les réponses qu’elles appellent de la part des parents (sécurité / limites / besoin d’exploration) sont tout autant nécessaires à un âge comme à l’autre. Cependant, on ne peut répondre à un bébé come à un adolescent ; Ce qu’on doit limiter à un âge on doit le permettre à l’autre, ce qu’on doit permettre à l’un on doit le limiter à l’autre.
15h/16h
Boris CYRULNIK « Structures et fonction des interdits
Neuropsychiatre, Éthologue, Directeur d’enseignement du diplôme universitaire (DU) « Clinique de l’attachement et des systèmes familiaux » à l’Université du Sud-Toulon-Var.
Chez les animaux il n’y a pas de lois, mais il y a des rituels d’interactions qui permettent une coexistence où la violence est contrôlée. Chez les bébés pré-verbaux les interdits sont énoncés par des mimiques faciales et des bruits codés. Quand l’enfant accède à l’âge des récits, il convient de donner sens à l’interdit en lui donnant des raisons. Un adolescent sans contraintes est soumis à ses pulsions et tente d’y soumettre l’autre. L’interdit devient pathologique quand les éducateurs ou les États utilisent le circuitage affectif et social de l’interdit pour en faire une répression qui entrave les développements.
Pause : 16h/16h30
16h30/17h30
Jean DECETY « Empathie et Morale : pourquoi il ne faut pas les confondre »
Docteur en Neurosciences, Professeur de psychologie et de psychiatrie à l’Université de Chicago. Directeur de la Child Neurosuite et du Social Cognitive Neuroscience Laboratory.
L’empathie motive les comportements prosociaux. Mais elle est limitée et fragile. L’empathie n’est donc pas une source d’information fiable dans la prise de décision morale. Nous sommes plus enclins à éprouver de l’empathie pour ceux qui appartiennent à nos cercles sociaux, ethniques et politiques qu’aux autres. Nous réagissons plus facilement et plus intensément à la souffrance d’une seule personne que celle de groupes d’individus. Dans cette conférence, je m’appuierai sur la théorie de l’évolution, les neurosciences sociales, la psychologie et l’économie comportementale pour démontrer comment et pourquoi l’empathie est inconsciemment et rapidement modulée par divers facteurs sociaux et situationnels. L’une des conséquences de ce cadre théorique est que l’empathie est relativement sélective en ce qui concerne les signaux auxquelles elle répond.
VENDREDI 16 JUIN 2023
9h/10h
Daniel MARCELLI « Nouvelles valeurs, nouvelles technologies, nouvelle éducation, nouvel enfant, nouvel épanouissement, nouvelles pathologies… »
Pédopsychiatre, Professeur émérite de pédopsychiatrie, Président de la Société Française de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent et Disciplines Associées (SFPEADA)
Le regard sur l’enfant au tournant de ce siècle a radicalement changé. Dès les années 70/80 à l’image de l’immaturité et de l’incapacité est venu se substituer celle d’un bébé compétent doué d’un potentiel insoupçonné jusque-là. Au même moment la sensibilité nouvelle de la société aux dégâts provoqués par les diverses maltraitances sur le développement de l’enfant a réprouvé, à juste titre, les violences sur l’enfant et a donné à l’éducation bienveillante ses lettres de noblesse. Un premier changement s’est donc opéré dans le dernier quart du XXème siècle : l’exhortation a pris la place de l’interdit, les menaces ont été disqualifiées remplacées par… Par quoi d’ailleurs ? Souvent par une relation de séduction quand les parents se sentaient démunis et privés de leur logiciel éducatif traditionnel… Parallèlement la société a étendu ses valeurs morales et culturelles aux enfants faisant de ceux-ci, dès le plus jeune âge des individus à part entière. De ce jours l’autonomie et la possibilité de choisir sont devenus les standards éducatifs car l’individu se caractérise par son autonomie et sa liberté de choisir. Mais l’enfant est-il un individu dès sa naissance ? N’est-ce pas méconnaitre d’une part la néoténie de l’être humain et sa profonde dépendance native et d’autre part méconnaitre aussi la logique du désir humain lequel n’a pas spontanément de limite… N’y-a-t-il pas une violence idéologique lorsque, au nom de l’éducation dite bienveillante les « time-out » ou en français le fait de mettre un enfant « au coin » sont assimilés à une violence éducative ordinaire ? Pour quelle raison donner des limites à un enfant ? Pour quelles raisons promouvoir l’intérêt de la frustration ? Que ce soient des motifs éducatifs (les limites) ou psychologiques (la frustration), la raison psychique essentielle n’est pas là. Dans ses premières années de vie tout être humain doit pouvoir faire l’expérience de la souffrance d’un désir non satisfait si on ne veut pas que ce désir devienne son tyran…
10h/11h
Isabelle ROSKAM « Violence éducative, parentalité positive et souffrance parentale : Le savoir-faire et le savoir-être parent en question
Professeur à l’Université catholique de Louvain (UCLouvain), Psychological Sciences Research Institute (IPSY)
Les termes violence éducative, éducation et parentalité positive, circulent massivement sur les réseaux sociaux, dans les médias, dans les ouvrages et dans la littérature scientifique. S’ils ne laissent pas les parents, les professionnels et les chercheurs indifférents, ce qu’ils désignent et les enjeux qu’ils recouvrent sont souvent méconnus ou mal compris. Dans cette conférence, nous tenterons de faire le point sur ces notions, comment elles s’articulent, quelles en sont les bénéfices et les dérives. Les conséquences de ces dérives sur le parent sont aujourd’hui étudiées par des chercheurs du monde entier. La souffrance dans le rôle parental appelée burn-out parental, s’est invitée dans de très nombreux foyers en France et ailleurs dans le monde. Et le burn-out parental finit par se retourner contre celui que nous voulons protéger, l’enfant.
Pause : 11h/11h30
11h30/12h30
Myriam CASSEN « Violences éducatives ordinaires non diagnostiquées et troubles chez les adolescents : une thérapie familiale intégrative »
Psychologue clinicienne, Thérapeute familiale et de couple, Addictologue, Spécialiste du burn-out parental.
Dans le contexte de la famille contemporaine où respect de l’enfant peut se confondre avec absence de limites, où tout interdit est considéré par les parents comme possiblement traumatisant et attentatoire à l’équilibre de l’enfant, des troubles relationnels peuvent apparaitre ainsi que des troubles des comportements chez les enfants et les adolescents. Beaucoup de parents viennent consulter en situation de burn-out parental, avec des comportements inadaptés voire maltraitants face à des enfants et des adolescents qui eux-mêmes évoluent sur un mode anxieux et/ou désorganisé.
Cette conférence, centrée sur la clinique en thérapie familiale, mettra en valeur la nécessité d’avoir une approche intégrative pour répondre aux besoins des parents, des enfants et des adolescents.
Pause déjeuner : 12h30/14h
La thérapie familiale aujourd’hui : intégrer de nouvelles dimensions
14h/14h30 : Mélanie BALES « L’accompagnement précoce de la parentalité : vers un modèle intégratif en périnatalité »
Psychologue clinicienne, docteur en psychologie, thérapeute familiale systémique, formatrice IMM (Bordeaux), Réseau de Psychiatrie périnatale du centre hospitalier Charles Perrens (Bordeaux).
14h30/15h
Susanne ATTEMA LACOMBE « La place des enfants en thérapie familiale intégrative : quel outil thérapeutique »
Psychologue clinicienne (enfants et adolescents), thérapeute familiale systémique et de couple, formatrice IMM (Bordeaux).
15h/15h30
Sophie DIONNET « La thérapie familiale intégrative et la pratique de la pleine conscience au service de la régulation des émotions »
Thérapeute systémique familiale et de couple, instructrice de pleine conscience auteur de « Mon bijou d’Adieu », guide pratique de l’accompagnement du deuil infantile, formatrice IMM (Bordeaux).
15h30/16h - pause
16h/16h30
Marie BAUDIN « Clinique d’une thérapie familiale et apprentissages des limites »
Thérapeute familiale systémique, traitement des traumatismes et des blessures d’attachement, superviseur et formatrice IMM (Bordeaux).
16h30/17h
Joanna JONES « Familles impactées par les violences conjugales : travailler sur les limites en thérapie familiale intégrative »
Thérapeute familiale systémique, thérapies familiales à destination des familles suivies en protection de l’enfance, formatrice IMM (Bordeaux).
17h
Conclusions de la journée
Dates
15/06/2023 16/06/2023
Horaires
9h / 17h30
Lieu :
Le Rocher de Palmer - 1 rue Aristide Briand - 33150 CENON
Coût :
Inscription individuelle (prise en charge personnelle) montant net :
300,00 €
Inscription institutionnelle (prise en charge par une institution) montant net :
400,00 €
Voir en ligne : http://http://www.institutmichelmon...