H-I
Afin de mieux appréhender ces problématiques particulières de maltraitance dans des contextes culturels très différents, il importe également d’aborder la situation représentative de l'enfant et ses avatars dans les familles allochtones issues des sociétés non-occidentales. Au plan anthropo-sociologique, les intervenants sont amenés à identifier ces données spécifiques concernant la culture d'origine de la famille, son histoire, ses habitus, son installation dans le pays d’accueil, c’est-à-dire globalement sa situation transculturelle. Issu d’un métissage transculturel et comme transplanté dans une culture d’accueil, l’enfant est une sorte d’« hybride transculturel » avec toutes les conséquences du dédoublement socioculturel ou de l’acculturation. Même s’ils impliquent un degré supplémentaire de complexité, ces éléments restent indispensables pour mieux connaître certaines composantes de cette réalité.
Comme dans la plupart des familles maltraitantes, ces données sococulturelles supplémentaires deviennent tout aussi hétérogènes que complexes. Toutefois au plan clinique, cette "recentration" socio-anthropologique nous autorise à envisager l’enfant à la fois dans sa singularité en tant que sujet, et dans sa complexité culturelle en tant qu’individu issu d’une société donnée.
Cette approche originale nous empêche ainsi de réduire l'enfant à des normes scientifiques anthropocentriques occidentales. Cette focalisation différentielle et non stigmatisante nous amène à relativiser les faits, sans pour autant les justifier et nous permet d'interpréter les situations en relation avec des contextes particuliers qui lui donnent du sens. Au même titre que toute situation de maltraitance familiale, cette ouverture nous permet de penser l’enfant autrement avec ses besoins multiples et de le protéger efficacement.
Contenu pour les inscrits