PIERRE SEGOND, [1]
PSYCHOLOGUE THERAPEUTE FAMILIAL
Les quelques réflexions qui vont suivre seront en référence constante avec la pratique clinique et éducative développée depuis plus de quinze ans dans le cadre de la Consultation pour les Problèmes de l’Enfance et de l’Adolescence (P.J.J. de Paris).
Nous rappellerons simplement que, dans le cadre de cette Consultation (non sectorisée), nous opérons sous mandat des juges des enfants (I.O.E, pouvant se poursuivre, éventuellement par une A.E.M.O aux fins d’entretiens familiaux, ou L.S.), donc dans un contexte d’obligation de part et d’autre et dans un temps limité.
Nous intervenons donc à partir d’un symptôme porté par un patient désigné (l’adolescent qui a commis un délit, ou un enfant victime de mauvais traitements, par exemple) : notre unité d’intervention est la famille, dés le début de la mesure, et la technique utilisée celle des entretiens collectifs familiaux espacés de trois semaines environ et conduits par deux intervenants.
Nous entendons par “famille” “ceux qui vivent sous le même toit et qui sont en relations avec l’adolescent désigné par le mandat. Il s’agira donc d’entretiens collectifs mobilisant non seulement l’adolescent et ses parents, mais également les membres de la fratrie, ainsi que d’autres membres de la famille élargie qui interviennent d’une manière ou d’une autre dans le problème auquel le système familial se trouve confronté à travers l’un des siens. Ainsi il pourra être fait appel aussi bien un grand parent, vivant ou non avec la famille, qu’à un aîné qui, bien qu’autonome et vivant à distance, reste impliqué dans la situation etc.
C’est dire d’emblée que loin de nous limiter à une observation artificielle - soit disant objective - de l’adolescent porteur du symptôme - dans une position d’expertise -, nous nous centrons sur le sens de ce symptôme et sur les interrelations au sein de la famille avec laquelle nous entrons directement en interaction.
Notre…
