Un modèle de thérapie brève systémique par Stephan Hendrick Editions Érès collection Relation

Pour vous procurer l’ouvrage : https://www.editions-eres.com/ouvrage/1912/un-modele-de-therapie-breve-systemique

Avant-propos

Voici de nombreuses années que je travaille dans des contextes aussi divers que des hôpitaux psychiatriques, des centres d’aide à la jeunesse, des centres de formation pour des populations défavorisées ou des centres de consultation ambulatoire. Voici l’histoire de quelques unes des personnes que j’ai accompagnées.

Mes premiers maîtres furent les gens pauvres des « bas quartiers », les chômeurs et les immigrés de Charleroi, de Bruxelles, de Namur et de Mons en Belgique. J’y ai sans doute appris à penser de façon systémique avant même de suivre une formation.

Par nécessité !

En effet, lorsque je rencontrais des travailleurs découragés – venus « librement » en Europe vider nos poubelles, comme Pierre Perret l’a si bien chanté – il m’était impossible de ne pas tenir compte qu’ils étaient loin de leurs pays, de leurs familles d’origine, de leurs cultures. Il m’était impossible d’oublier leurs rues tristes et leurs maisons vétustes. Impossible d’oublier les familles lorsque les enfants courent et jouent entre vos jambes.

Ceci m’a appris à penser « thérapie brève » aussi.

Pardonnez-moi ce truisme : les gens pauvres n’ont pas d’argent ! Pardonnez-moi ce paradoxe : les chômeurs n’ont pas le temps ! Les gens confrontés à des questions de survie – manger, se chauffer, se faire respecter tout simplement – acquièrent une pensée concrète et pragmatique. Ils ont besoin de résultats rapides et tangibles.

J’ai appris mon métier, certes en lisant beaucoup les grands auteurs dont vous retrouverez certains dans la bibliographie.
J’ai appris mon métier en regardant mes collègues travailler. Je le dis sans vergogne, je les ai imités. J’ai testé leur façon de faire. J’ai emprunté leur façon de dire.

J’ai appris avec mes formateurs et superviseurs successifs : Yves Bâton, Bernard Fourez, Murielle Meynckens, Edith Tilmans, Albert Demaret, Edith Goldbeter, Paul Watzlawick, Dick Fisch, Karen Schlanger, Luc Isebaert, Claude Dufour.
J’ai appris avec des amis : Yves, Abdesame, Jean-Marie, Philippe et bien d’autres.

Bien sûr, comme le potier travaille la glaise, j’ai changé la forme, j’ai modifié le mélange, j’ai introduit quelques nouveaux matériaux. Et j’ai travaillé la glaise encore et encore. C’est ainsi que, du reste, se déroulent nos thérapies. Chacun malaxe la « glaise » puis la repasse au suivant.

J’ai appris deux ou trois petites choses utiles qui constituent autant de points de départ de ce livre. Les voici en vrac. Les gens luttent pour ne pas souffrir. Même et surtout si leur comportement est apparemment inadéquat, c’est pour ne pas souffrir. Et s’ils cherchent à nous heurter, c’est aussi pour ne pas souffrir. Ceci n’excuse pas tout. Mais ceci explique !
L’homme est un chevalier !

Afin de ne plus souffrir, il se fabrique des « armures » propose Mony Elkaim. Il acquiert des habitudes et des façons de faire qui lui permettent d’anticiper les coups et de les éviter. Mieux, il sélectionne ses partenaires et les répartit en deux camps : ceux qui coopèrent à la fabrication de l’armure et ceux qui justifient l’existence de l’armure en portant les coups attendus.
Il arrive qu’une personne fasse partie des deux camps à la fois. Il n’est pas rare alors qu’on la prenne comme conjoint. C’est plus commode ! Et lorsque l’enfant paraît, on peut lui transmettre l’armure. Mais les bords coupants de celle-ci le blessent parfois et l’enfant est obligé de se fabriquer une armure contre l’armure.

Il arrive aussi…

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