Partir un an à l’étranger : une demande de changement ? Approche systémique de l’expérience vécue par des adolescents et leur famille, dans le cadre d’échanges interculturels.
Ce texte a été rédigé par Sylvie Hertay dans le cadre de son mémoire pour l’obtention de son diplôme de psychologue à l’ULG. La totalité du mémoire est à accessible à la bibliothèque de psychologie de l’Ulg.
Le processus d’autonomisation
L’adolescence se caractérise par une transition des rôles que le jeune assume. Tel que R. Cloutier (1996) le précise, pendant l’enfance, les fonctions sont assignées par les adultes ; à l’âge adulte, la personne doit assumer ses propres rôles. L’adolescence étant une période de transition entre l’enfance et l’âge adulte, elle constitue donc le moment où s’élaborent de nouveaux rôles sociaux.
A cette période, certaines tâches de l’enfance sont maintenues, mais évoluent en fonction des implications personnelles dans d’autres systèmes qui exigent de nouveaux rôles. Une certaine ambivalence peut être ressentie par le jeune lorsque l’écart entre son rôle au sein de la famille et sa participation à la vie sociale est trop élevé. Ainsi, R. Cloutier (1996) donne l’exemple du sentiment de discontinuité éprouvé par une adolescente qui mène une vie libre et fréquente régulièrement un garçon dans la ville où elle étudie, pour ensuite retourner dans son village et retrouver au sein de sa famille la protection de ses parents qui la traitent toujours comme « leur petite fille chérie ».
Selon Baumrind, cité par R. Cloutier [1], le soutien et la compréhension de la famille peuvent avoir une influence majeure sur l’anxiété que suscitent les changements de rôles à l’adolescence.
Influence du style parental
M. Claes (1983) et R. Cloutier (1996) proposent de distinguer différents styles d’autorités exercés par les parents et leurs répercussions sur le développement social et l’autonomisation de l’adolescent. Ce type de catégorisation comporte des limites dans le sens où l’autorité exercée par les parents varie en fonction des circonstances et de l’enjeu en cause.
Néanmoins, cette typologie peut se révéler intéressante au niveau de l’éclairage de base qu’elle propose quant à l’influence du contrôle exercé par les parents sur le développement du jeune. Le nombre de structures d’autorité répertoriés varient suivant les auteurs. Nous reprendrons pour notre part les styles autocratique, désengagé, permissif et démocratique.
- Le style autocratique : ce type d’autorité se caractérise par un contrôle important et une faible sensibilité. L’adolescent ne peut exprimer son point de vue, ni participer aux décisions qui le concernent. Si ce…
